Le pèlerinage, de la Savoie jusqu'au Languedoc.....

Article pour n°9 du petit cosnois : le pèlerinage d’Urgell.

Après cet entretien avec messire Pignon (n°8 du petit Cosnois du 15 avril), je décidais finalement d’accompagner ce pèlerinage encadré par la 13 ème armée d’Urgell. Il était temps pour moi de sortir un peu de Bourgogne, de voire un peu du pays et aussi ainsi continuer mon carnet de voyage pour le journal. Ce pèlerinage tombait à pic.

A mon grand étonnement, le Pi ainsi que Montmayeur acceptèrent ma présence. A peine rentrée à Cosne, je réglais quelques petites affaires pour préparer ce voyage et je repartais alors pour Macon.
Le départ pour le pèlerinage était prévu pour le 15 avril mais pour des raisons diverses, tout prit beaucoup de retard. Il s’agissait aussi pour Montmayeur, commandant en chef de cette 13ème armée d’Urgell d’obtenir toutes les autorisations nécessaires du duché de Bourgogne mais aussi des autres duchés, afin que l’ensemble du groupe et notamment de ces pèlerins ne soient pas pris pour des « va t’en guerre ». Il semblerait que certaines personnes de notre bon Duché aient cherché à mettre des battons dans les roues à la réalisation de ce projet puisque certaines autorisations acquises de façon tacites tardaient à venir. Mais je n’en sais pas plus à ce sujet, j’ai eu beau trainer autour de la tente des chefs et tendre l’oreille, rien de bien compréhensible ne filtrait. Ah, on ne me mettait guère au courant !

La Savoie :

Enfin, le 23 avril, nous partîmes. Nous étions tous très heureux de sortir de notre immobilisme. Direction la Savoie. Ce n’est pas le chemin le plus court pour se rendre en Aragon mais le commandant Montmayeur souhaitait passer par cette région pour renouer avec ses racines. Et ce tour, je dois dire, valait le détour !

« Alors qu'ils avaient chevauché toute la nuit, l'armée des Rusé pèlerins faisait son entrée en Terre de Savoie.
La Caravane était d'une longueur impressionnante, des chariots de tout genre, pour les gens à pieds mais aussi pour le matériel, tentes et cuisines.
Ils étaient de tous les genres, on pouvait voir rigoler un mendiant boiteux avec un homme en pourpoint de soie rouge, certains étaient armés, en armure, d'autres pieds nus en braies, ils devaient à eux représenter déjà toute une société, celle des Frères et Sœurs Rusés. » Montmayeur-extrait RP campement Bourg’mignon en Savoie.

Nous sommes arrivés par la route de Mâcon. Juste devant la grande porte de Bourg, nous avons installé notre campement de fortune, tout près du cimetière de Saint Antoine. Nous ne faisions qu’une halte d’une petite journée. Après m’être reposée un peu, je suis allée en taverne où on ne manque pas de rencontrer des Burgiens charmants, ayant le sens de l’accueil très développé. Ah la boulasse n’est pas prête de nous quitter dans ces contrées. J’ai rencontré dame Valentine dite Tine, bourgmestre de Bourg et qui semble s’occuper de sa ville avec sérieux et bienveillance. Elle est aussi très ouverte et conciliante avec les voyageurs.

Cependant, la caravane repart de plus belle et le lendemain, nous arrivons à Belley. Nous y resterons plusieurs jours à y faire la fête.

« Pygaer était parti de grand matin à la chasse. Revenant bredouille (le gibier se faisait rare...), il revint à Belley se laissant bercer par le trot de Noireaud. L'animal connaissait la route, aussi Pygaer le laissait faire. Arrivé en vue de Belley, l'attention et les sens de Pygaer furent réveillés par un brouhaha monstre. Au détour de la route, il tomba sur un campement ressemblant à un campement militaire et où l'animation était déjà fort présente malgré l'heure matinale(...) .
Des « A la santé du Capitaine et longue vie aux Rusés ! » fusaient de partout et Pygaer remarqua que ces cris étaient accompagnés de longues dégustations de vin. La vie débordait dans ce campement et la joie de vivre semblait présente partout. Il y avait là des hommes et des femmes de tout rang et de toute noblesse se mêlant, riant et chantant sans faire de distinctions et devisant gaiement malgré cette heure matinale. »Pigaer-extrait RP campement Bourg’mignon en Savoie.

Des savoyards passaient au campement par curiosité. Ils en profitaient pour boire un coup, manger un morceau et échanger quelques mots avec nous. Un certain Pigaer se fit invité par Montmayeur qui se présenta ainsi.

« Je suis Gaspard de Montmayeur, jadis seigneur des Roses de Touraine et aujourd'hui Bourg'Mignon, mais mon cœur, ma famille mes ancêtres sont à la Savoie.
Cette armée, peu classique est sous la Bannière de Bourgogne, en Mission d'Ambassade, nous partons en Pèlerinage en Aragon, sur les chemins de Compostelle, sous la Protection de Saint Jacques, patron de la Paysannerie et du voyage.
Nous sommes à la Base, une Organisation nommée la R.U.S.E., Ronde Unie vers une Solidarité Eclairée. Nous sommes la parole du peuple de France et de Navarre, nous protégeons les peuples de la Tyrannie des Puissants.
J'ai fait faire un petit détour à cette armée pour voir enfin cette Savoie qui coule dans mon sang, et qui continuera de couler dans ma descendance en la personne de la Baronne de Yenne, Lilou de Montmayeur. Je suis donc ici pour la retrouver, et rencontrer aussi celui qui la désire en épousailles pour lui donner mon consentement, étant donné que son père, mon fils " Général", ne peut sortir de sa retraite chez les Frères Chartreux.» Montmayeur-extrait RP campement Bourg’mignon en Savoie.

Ces quelques jours passaient à Belley furent bien agréables encore. Le sens de l’accueil des Savoyards se confirme. Un certain Messire Cedric1er Thorvaldson de la compote, anobli depuis peu, nous offre généreusement un alcool bien agréable, l’alcool de génépi. Mais ça chauffe les oreilles, oh oui....
Un soir, le maire Virtualfairy nous fait un don de 20 pains sur ses deniers personnels après avoir tenté de nous saouler. D’ailleurs elle y a réussi pour ma part et superbourrain fut le grand gagnant...deux jours à se remettre ! Je me demande encore comment j’ai fait pour rentrer au campement ce soir là, où j’ai fini par me coucher à la belle étoile près de Montmayeur et son ours Miel.
La vie était bien légère à ce moment là. On passait nos moments à rire et à chanter, dans la joie et l’allégresse. Montmayeur était aux anges sur la terre de ses ancêtres. Il regardait avec fierté sa petite fille Lilou, Baronne de Yenne et il avait bien sur donné son consentement pour son mariage prévu pour le 11 mai de l’an 1457 avec Di Cesarini, en la grande chapelle de Chambéry, en regrettant de ne pouvoir y assister. La dernière soirée avant de levée le camp fut des plus festives et Céleste, l’excellent cuisinier du campement avait préparé avec l’aide de Babeforever et de Seawax un merveilleux festin, festin qui s’est terminé en chanson et danse.
Mais il fallait repartir, et nous ne pouvions pas passer par Chambéry, puisque la 13ème d’armée d’Urgell qui escortait le pèlerinage ne pouvait y séjourner, selon leur propre loi ducale. La caravane a donc contourné la ville et a prit le chemin d’Hannibal. Le temps a peu à peu viré au gris, nous marchions sans cesse dans la boue, sur des chemins caillouteux et de plus en plus difficiles. Il fallait alors s’arrêter pour changer une roue cassée, déplacer une pierre ou un tronc d’arbres tombés là, sur ce chemin. Nous avons fait une courte pause au pied de la tour des aigles du mont Raillant pendant que Montmayeur montait à son sommet l’air pensif. Ce château en ruine appartenait aux ancêtres de Montmayeur.
Après cette courte pause, il fallait encore continuer....trois jours à marcher dans le mauvais temps, sur un chemin des plus impraticables.

Le Lyonnais Dauphiné :

Enfin, l’étrange caravane escortée par la 13ème armée d’Urgell portant fièrement l’étendard rose agrémenté de l’écusson de la Bourgogne arriva dans le Lyonnais Dauphiné, où l’on fit enfin un arrêt de 3 jours à Dié. Je me suis baladée tranquillement dans cette ville sympathique quoique un peu méfiante à notre égard. Mais toutes les personnes rencontrées en taverne surent être accueillantes et ont bien remarqué que nous n’avions pas d’attention belliqueuse. En fait, suite à un changement de leur conseil, notre venue annoncée et acceptée, fut quelque peu oubliée, une sorte de cafouillage administratif et diplomatique. Il semble bien que tout soit rentré dans l’ordre peu à peu.
Dame Arwell, bourgmestre de Dié et directrice d’un journal très intéressant qui s’appelle la Gazette dauphinoise me fit le plus bel accueil et nous avons longuement papoté. Elle a du reste accepté que la maison de la presse en Bourgogne présente son journal. Je lui en suis reconnaissante.
Ces trois jours ont passé très vite et le pèlerinage devait continuer son périple. Nous arrivâmes le 4 mai à Montélimar où je rencontre Ulan, bourgmestre qui nous accueille aussi avec gentillesse. Mais nous devons continuer notre chemin et très vite le camp est levé.

Le Languedoc :

Cependant, les nouvelles ne sont pas bonnes, le comté du Languedoc n’accepte pas de nous laisser passer. Le commandant Montmayeur et l’ensemble des chefs de paix essaient d’expliquer le pourquoi de cette 13ème armée d’Urgell escortant les pèlerins, mais les languedociens ne veulent rien savoir.
Notre caravane commence alors à prendre les chemins de traverse afin de passer vite fait par cette région. La loi martiale est décrétée, les relations entrent la Bourgogne et le Languedoc semblent du coup en prendre un coup. Ah, nous ne sommes pas prêts d’arriver en Espagne avec tous ces retards qui s’accumulent, et tout cela parce que la diplomatie Bourguignonne semble laisser à désirer.
Le duc de Bourgogne Verbam a donc dénigré ce pèlerinage et a fait retirer l’agrément à la 13ème d’Urgell, il en a aussi profité pour accuser Snell de haute trahison pour ensuite se raviser et accepter sa démission. Nous voilà sans aucun soutien de la Bourgogne qui cafouille et la duchesse Erundill est très en colère, aucune explication ne semble lui convenir.
Nous sommes le 12 mai et toujours en terre hostile. Je prie le très haut pour que tous ces esprits enflammés se calment.

Estainoise pour « le Petit Cosnois ».